Troubles Anxieux et TDAH

Depuis l’initiative de cet article, je me retrouve,  ainsi que les membres de ma petite famille et comme bon nombre de français, touché par les symptômes du COVID-19…

Pourquoi m’être mis en tête de parler du Trouble Anxieux en ce 2e jour de « confinement » à Paris ?

Tout simplement parce que cette situation, très anxiogène, a fait rejaillir en moi cette sensation puissante et déroutante : l’anxiété.

Je ne l’avais cependant pas vraiment oublié. J’avais simplement appris à gérer mon quotidien pour diminuer non seulement la fréquence des apparitions de ce sentiment, mais également leur intensité.

Toutefois, en décembre 2019, le coronavirus, rebaptisé depuis en COVID-19, apparaît en Chine. Alors que rien n’indiquait à l’époque les signes d’une éventuelle pandémie, j’ai fatigué ma femme, mes amis, médecins ou encore collègues de travail sur l’issue de la situation. Pour moi, l’exemple cinématographique parfait pour étayer mes propos était « L’armée des 12 singes » de Terry Gilliam.

Je n’ai aucun pouvoir divinatoire, mais l’anxiété avait bel est bien fait son retour dans ma vie, et à raison. J’ai donc voulu partager avec vous mes connaissances et mon expérience sur le sujet.

Comme beaucoup de personnes diagnostiquées souffrantes d’un TDAH, j’ai également hérité d’un petit « supplément caramel cacahuète » appelé comorbidités.

Définition : En médecine, la comorbidité désigne la présence d’un ou de plusieurs troubles associés à un trouble ou une maladie primaire.

Pour ma part, la liste du supplément est assez longue et fera sourire mes connaissances…C’est un peu mes « pouvoirs magiques » avec lesquels je dois jongler au quotidien :

– Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité ;

– Troubles anxieux ;

– Trouble de l’humeur ;

– Trouble du sommeil…

Pour comprendre ce que sont les troubles anxieux (TA), je vous présenterai dans un premier temps ce qu’est l’anxiété et comment se manifestent les symptômes du TA. Ensuite je vous exposerai les différents types cliniques de trouble anxieux. Enfin, je tenterai de vous distiller quelques astuces pour vous faciliter la vie lorsque l’on a un trouble anxieux (en plus du reste, hein :-)).

Qu’est ce que l’anxiété et comment se manifestent les différents symptômes du trouble anxieux

Souvent ressentie comme désagréable et incontrôlable lors d’événements ou situations les plus courants, l’anxiété n’épargne personne. Elle correspond en réalité à l’attente plus ou moins consciente d’un danger ou d’un problème à venir. Souvenez-vous de votre première bagarre, de la veille de la rentrée des classes, de votre premier rencard, de votre premier baiser…Qui n’a jamais ressenti cette sensation ?

Vous comprenez donc qu’il est normal de se sentir anxieux de temps en temps, à certaines périodes de sa vie. L’anxiété pouvant même s’avérer très utile pour mobiliser intensément notre attention sur des dangers ou situations à risque bien réels. L’inquiétude, le souci ou encore le doute qui en découlent sont alors essentiels, tel un instinct de survie, pour prendre des précautions et ainsi éviter ces situations.

Elle se manifeste par une suite de questionnements et de préoccupations telles que :

– que va-t-il se passer si je fais ceci, que va-t-on en penser si je fais cela…

– comment vais-je faire pour réaliser cela, et si je fais cela, que va-t-il s’ensuivre…

Jeune, j’adorais sauter d’une grande hauteur dans l’eau afin de dépasser mes limites physiques et psychologiques. Le fier et le « fameux » pont de Brogny (Annecy, 74) étaient mes lieux de prédilection pour éprouver cette sensation d’adrénaline tant recherchée et engendrée par la peur et l’excitation.

Ressentir peu d’anxiété aurait été dangereux, car je n’aurais pas pris soin, par exemple, de vérifier les fonds avant de sauter (profondeur ou présence de débris sous l’eau).

À l’inverse, trop d’anxiété, comme certains de mes amis, m’aurait empêché de sauter.

Autrement dit, ce qui différencie l’anxiété du trouble anxieux, c’est notre capacité à aller de l’avant.

Douter beaucoup, lorsqu’il n’y a pas d’affect, est donc une qualité.

Cependant, ces doutes, ces inquiétudes, peuvent être excessifs, voire pathologiques, et impacter fortement les émotions ou les sentiments qui seront difficilement gérables. On parlera alors de troubles anxieux, névrose d’anxiété chronique ou encore de la « folie du doute ».

Ce sentiment d’inconfort ou de peur peut se manifester sans aucune raison particulière. Souvent la personne atteinte de trouble anxieux s’en rend bien compte, mais ne peut en identifier la ou les raisons. Les psychiatres parlent parfois de « peur sans objet ».

Ainsi, dès lors que ces émotions interfèrent dans votre vie ou sont source de grand stress, un seuil de gravité est atteint. Le diagnostic de trouble anxieux est alors retenu.

Cérébralement, l’excès de doute monopolise beaucoup de temps de cerveau disponible et a un vrai retentissement, un envahissement sur le plan émotionnel.

Que ressent-on lorsque l’on vit avec de l’anxiété de façon excessive ?

Imaginez le générique des « Dents de la mer » passant en boucle dans votre esprit, version Home Cinéma Dolby Surround. Vous êtes en train de nager en pleine mer, l’eau est assez agitée, trop agitée pour y distinguer quoi que ce soit. Vous sentez toutefois une présence sous-marine sans jamais trouver le requin…

Ou encore, faites un voyage dans le temps de votre enfance, lorsque vos jouez à cache-cache dans un cimetière ou dans un lieu digne d’un film d’épouvante. Visualisez-vous? Vous sentez le danger se rapprocher, votre cœur bat à tout va. Chaque partie de votre corps ressent la peur d’être retrouvé par surprise, mais sans jamais être vu…

ideeJe vous invite, à ce titre, à partager en commentaire, votre ressenti lors de vos phases d’anxiété, car les situations contextualisées sont généralement très parlantes.

Quels sont les symptômes possibles pour savoir si l’on a un trouble anxieux ?

Le trouble anxieux a un caractère clairement intrusif dans la vie d’un individu qui en souffre. L’envahissement émotionnel provoqué par l’inquiétude ou le doute excessif peut devenir surréaliste, voire effrayant. Des interférences avec les relations ou encore les activités sont donc très fréquentes. En effet, avoir un trouble anxieux n’est pas seulement une réaction face aux difficultés quotidiennes mais une façon d’être, un véritable trait de personnalité.

Les symptômes varient d’une personne à l’autre et présentent plusieurs des signes suivants :

  • la fatigue et l’épuisementfatigue
  • une sensation de peur, d’inquiétude, de panique ou de malaisepeur
  • vertiges ou étourdissementsvertiges
  • trouble de la visiontrouble de la vision
  • bourdonnements d’oreilles
    • rythme cardiaque accélérétachycardie
    • souffle court, sensation d’étouffement, bouche sèche
    • douleurs dans la poitrine
    • tremblements, sueurs (transpiration, bouffées de chaleur, mains moites…)tremblement
    • tension musculaire
    • sensation d’étouffement
    • difficulté à se concentrer, à dormir, troubles du sommeilconcentration
    • nausées, maux d’estomac ou diarrhées répétésnausées
    • irritabilité…irritabilite

En faisant ces recherches et ce listing de symptômes, je me rends compte que tous les sens sont altérés lors d’un épisode anxieux….

Qui présente un trouble anxieux et quels sont les différents types retenus en psychiatrie ?

Âge, sexe, prévalence

Bien que l’on puisse retrouver des troubles anxieux à tous les âges de la vie y compris chez le jeune enfant, la tranche d’âge de 25 à 44 ans est la plus concernée. Bingo, je suis dedans.

Si vous êtes une femme, vous avez 1,5 à 2 fois plus de chances d’être atteinte qu’un homme.

Enfin, si l’on considère la population des 18 à 65 ans, près de 15 % présenteront un trouble anxieux au cours d’une année et entre 20 % et 30 % sur une vie entière.

Différent type de troubles anxieux retenus en psychiatrie

En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) regroupe six entités cliniques parmi les troubles anxieux. Les définitions de ces troubles sont extraites des classifications internationales CIM10 et DSM IV. N’étant pas médecin, je vais tenter de les vulgariser selon ma compréhension et mes expériences personnelles :

  • le trouble anxieux généralisé correspond à un sentiment général et constant d’anxiété difficile à contrôler. Vous doutez de tout, tout le temps avec un réel retentissement dans votre vie quotidienne.

https://www.youtube.com/watch?v=rKCpxuliYdM

  • le trouble panique avec ou sans agoraphobie correspond à des attaques récurrentes d’anxiété sévère, à des attaques de panique. Elles ne surviennent pas seulement en réponse à une situation particulière ou à un contexte donné, ce qui les rend totalement imprévisibles.

https://www.youtube.com/watch?v=Wc9_bvCcKRA

  • le trouble d’anxiété sociale se traduit par une peur excessive face à diverses situations sociales qui pourraient être :
    • embarrassantes ou humiliantes,
    • associées à une notion de performance.

Cette peur intense d’agir en face des gens, d’être dévisagé par d’autres personnes et peut aboutir à un évitement des situations d’interaction sociale. Elle peut malheureusement s’accompagner par une perte de l’estime de soi et d’une peur d’être critiqué.

https://www.youtube.com/watch?v=GDgKwLgOY1M

  • la phobie spécifique peut être associée à une grande diversité de situations ou d’objets/animaux. Elles entraînent une peur totalement irraisonnée, par exemple des araignées, des ascenseurs, des transports publics…
  • le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est une manifestation de l’anxiété. La volonté absolue de contrôler ses peurs, ses doutes ou encore ses inquiétudes est un mécanisme de défense. Cette maîtrise passe par des idées obsédantes, envahissantes ou des comportements compulsifs (par exemple une obsession de la propreté, le besoin de vérifier constamment si telle ou telle chose est à sa place, etc…).

D’un naturel tête en l’air, ce qui est assez étonnant pour un TDA/H me direz-vous, j’avais constamment peur d’oublier ou perdre les choses. Tout cela était bien évidemment plus fort que moi. Cette peur est apparue pour donner suite à de nombreuses pertes d’objets importants.

Il me fallait donc vérifier à plusieurs reprises :

    • si j’avais bien mes clefs de maison,
    • si ma porte de voiture, de bureau ou encore de maison était bien fermée.

Mes premières sorties « alcoolisées » furent parmi les anecdotes les plus drôles à ce sujet. Alors que nous étions en discothèque avec un de mes meilleurs potes « Haribo », si l’un de nous avait un doute, le doute gagnait l’autre… Nous devions parcourir le chemin pour regagner nos voitures respectives une première fois, puis une seconde, et parfois plus!!! Deux fois et plus pour lever ces doutes.

J’avais beau faire tous les efforts possibles, il m’arrivait encore parfois d’oublier. Mon anxiété en était renforcée. Il me fallait recommencer et redoubler mes efforts pour ne plus vivre la détresse ressentie au moment de l’oubli, de la perte….

Aujourd’hui encore, j’égare ou perds régulièrement les choses. La détresse est immédiate. Cela a le don d’agacer au plus haut point ma femme, car je la harcèle à coup de : « Tu n’as pas vu mes lunettes ?» ou encore « Où as encore tu mis ceci ou cela ?». Toutefois, les années, et les nombreuses pertes m’ont appris « à relativiser ». Ce fut long et cela ne marche pas toujours mis je suis sur le bon chemin !

https://www.youtube.com/watch?v=aIn4KysYjR0

  • l’état de stress post-traumatique est un profond malaise, une peur survenant à la suite d’un événement traumatisant, parfois quelques mois après. Certains métiers dangereux, sensibles sont évidemment plus soumis à ce genre de stress… De nombreux militaires, à la suite de missions difficiles, peuvent se retrouver dans cet état. Rappelez-vous du film de Clint Easwood « American Sniper ».

https://www.youtube.com/watch?v=RAaUlcKWJec

Le trouble d’accumulation compulsive fait également partie des troubles anxieux : il se traduit par le besoin irrépressible d’accumuler des objets (des brochures, des objets trouvés dans la rue, etc.).

Quand consulter ?

Quand votre anxiété, répétée et constante, vous pose suffisamment de problèmes pour vous empêcher de mener une vie normale, il est temps de consulter.

Je conçois qu’il soit compliqué de consulter, car c’est également admettre les choses. J’aurai l’occasion d’évoquer cela ultérieurement en concevant un article sur l’égo 🙂

Pour ma part, j’ai toujours su que j’étais différent et la confirmation de cette différence fut ma plus grande délivrance.

Qui aller voir ?

Je vous conseille d’en parler en premier lieu à votre médecin traitant. Le diagnostic étant purement clinique. Aucun examen biologique ou autre ne permet l’établissement de ce diagnostic.

Le médecin devra identifier avec précision la nature du trouble anxieux et son retentissement sur votre vie. Il n’y a pas d’examen biologique ou d’imagerie permettant le diagnostic de trouble anxieux. Toutefois, les troubles anxieux pouvant se présenter avec des signes d’appel variés, l’interrogatoire et l’examen clinique peuvent être complétés par des examens complémentaires pour éliminer une pathologie organique (cardiaque, pulmonaire, endocrinienne, neurologique, ORL, digestive…).

Comment traite-t-on les troubles anxieux ?

Comme je l’avais déjà évoqué dans ma présentation, il n’y a un trouble que lorsqu’il y a une souffrance relative à une situation, à un environnement donné. Le changement de cet environnement peut permettre d’aller mieux. Ainsi, la plupart des gens peuvent gérer les troubles anxieux grâce à une combinaison de thérapie, de médicaments et de changements de style de vie.

Thérapie cognitivo-comportementale

Ce traitement consiste à rencontrer régulièrement un professionnel de la santé mentale pour discuter avec lui. L’objectif est de changer votre façon de penser et vos comportements. Cette approche a réussi à créer un changement permanent chez de nombreuses personnes souffrant d’anxiété. Elle est considérée comme un traitement de première ligne pour les troubles anxieux chez les femmes enceintes. D’autres ont constaté que les avantages de la thérapie cognitivo-comportementale ont permis de soulager l’anxiété à long terme.
Lors des séances de thérapie, vous apprendrez à reconnaître et à contrôler vos pensées anxieuses. Votre thérapeute vous apprendra également à vous calmer lorsque des pensées perturbantes surgissent.
Les médecins prescrivent souvent des médicaments en même temps que la thérapie pour traiter les troubles anxieux.

Médicaments

Si votre médecin vous recommande des médicaments, il établira très probablement un plan de médicaments à court terme et un plan de médicaments à long terme. N’étant pas médecin, je ne m’aventurerai pas sur le sujet propre à la médecine.

Attention : Danger de l’alcool

Boire de l’alcool peut vous rendre moins anxieux presque immédiatement. C’est le côté anxiolytique de l’alcool…C’est pourquoi de nombreuses personnes souffrant d’anxiété se tournent vers l’alcool pour se sentir mieux.
Cependant, il est important de se rappeler que l’alcool peut avoir un effet négatif sur votre humeur. Quelques heures après avoir bu, ou le lendemain, vous pouvez ressentir une plus grande irritabilité ou une dépression. L’alcool peut également interférer avec les médicaments utilisés pour traiter l’anxiété. Certaines combinaisons de médicaments et d’alcool peuvent être mortelles.
Si vous constatez que votre consommation d’alcool interfère avec vos activités quotidiennes, parlez-en à votre prestataire de soins primaires. Vous pouvez également trouver une aide gratuite pour arrêter de boire auprès des Alcooliques Anonymes (AA) ou de Vie Libre.

Un changement de mode de vie pour atténuer les symptômes des troubles anxieux

De nombreuses personnes peuvent trouver un soulagement en adoptant certaines habitudes de vie. Il peut s’agir de :
– faire de l’exercice régulièrement, avoir une alimentation saine et beaucoup de sommeil
– s’adonner au yoga et/ou la méditation
– faire de la randonnée
– travailler sur les énergies avec le Qi Gong
– pratiquer de l’hypnose en pleine conscience (voir les liens ci-dessous)
– éviter les stimulants, tels que le café et certains médicaments en vente libre, comme les pilules de régime et les pilules de caféine
– parler de ses craintes et de ses inquiétudes avec un ami, un conjoint ou un membre de la famille en qui on a confiance

Pour ma part, la pratique de l’hypnose m’a permis et me permet encore d’avancer, surtout en ce moment. À ce titre, vous trouverez ci-dessous les vidéos qui m’ont aidé sur les thématiques du trouble anxieux :

Si vous êtes arrivé jusqu’ici, j’imagine que l’article vous a intéressé. N’hésitez donc pas à mettre un petit pouce bleu et à le partager sur vos réseaux sociaux préférés, pour que d’autres puissent également profiter de cet article.

Prenez-soin de vous cher lecteur, et à très bientôt.

Jonathän R, Heureux avec mon TDA/H

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4 commentaires sur “Troubles Anxieux et TDAH”

    1. Merci Sandra! En lisant ton commentaire, la boule à facettes est une parfaite image pour décrire le TDAH. Chaque faisceau de lumière l’illumine et va également dans tous les sens!! A bientôt!

  1. Article très complet scientifiquement, avec aussi bcp de témoignages qui sentent le vécu. .. Ça me donne de l’espoir et des pistes pour avancer… Merci Jonathän R

    1. Merci beaucoup pour votre retour! Je souhaite effectivement parler ouvertement sur ce blog en évoquant des anecdotes personnelles vécues. Je peux vous garantir qu’il y en aura d’autres:-) En agissant ainsi, je souhaite non seulement sensibiliser les lecteurs sur ces problématiques mais également leur donner l’occasion de se sentir moins seuls face à celles-ci!
      A bientôt!

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